J’ai été longtemps un procrastinateur fini.
En 2018, bien avant que je rejoigne LiveMentor, j’ai travaillé pendant de longs mois sur la création d’un service d’adhésion pour aider les petits producteurs du terroir.
L’idée n’était pas mauvaise. Mais malgré ma bonne intention, elle n’a jamais aboutie.
Ce qu’il se passait à l’époque était très simple :
Je me levais le matin, plein d’ambition et prêt à mettre sur pied ce projet qui me tenait tant à coeur. Mais une fois assis à mon bureau, il ne se passait pas grand chose.
J’avais envie d’entreprendre. J’avais envie de développer mon idée. Mais dès qu’il fallait se confronter à la réalité et réaliser le travail difficile mais nécessaire pour avancer, je tournais la tête.
Je me rappelle très bien de ces moments où je scrollais sur mon téléphone pendant des heures tout en sachant très bien que ça n’allait pas résoudre la situation.
C’était facile pour moi d’être un génie dans ma tête, mais beaucoup plus compliqué d’accepter d’être médiocre dans la réalité.
Alors comment changer ça ?
Dans mon cas, ça ne s’est pas fait sur le moment.
L’entreprise que j’avais créé pour ce projet (la SAS 99 Farmers !) n’a jamais fait un € de chiffre d’affaire et est partie en liquidation judiciaire la même année.
Et c’est bien dommage car elle aurait pu marcher !
Comme bien des projets s’ils étaient menés par des gens qui ont compris ce que je vais expliquer maintenant.
Au fil mes idées avortées par la procrastination, j’ai commencé à identifier ce qui cachait derrière le mécanisme dont j’étais victime.
Quand on réalise des projets qui nous tiennent à coeur, on met toutes nos tripes dedans.
On a envie que ça marche.
On a envie d’aider les gens qui comptent pour nous.
On a envie d’être reconnu pour le travail que l’on apporte au monde.
Mais le problème, c’est que pour y arriver, on doit se confronter au vrai travail.
Celui qui nous demande de contacter un client qu’on ne connaît pas. De créer un post ou une vidéo sans savoir s’il va marcher. De résoudre des problèmes administratifs qui nous font peur.
Toutes ces choses qui sont dures émotionnellement, qui demandent un challenge créatif ou qui requièrent simplement l’exploration ou le courage d’être poursuivies.
Et ça, c’est difficile.
Alors plutôt que d’y faire face, on tourne la tête pour éviter d’avoir à ressentir la douleur que notre projet crée en nous.
On sort notre téléphone. On décide de répondre à des mails parce que c’est plus facile. Ou comme par hasard, on a tout d’un coup très envie de sortir les poubelles.
Mais ça n’est pas la solution.
Cela nous donne l’illusion d’avancer sur quelque chose alors qu’on sort juste de notre intention initiale.
Si vous souhaitez vous en sortir, vous allez devoir muscler pas à pas votre capacité à affronter ce qui vous dérange.
C’est ce que j’appelle la théorie du brocolis.
Le travail qui compte est comme un brocolis seul au milieu de votre assiette. Il est cuit à l’eau et pas très appétissant. Vous préferiez être ailleurs avec une bonne tartiflette que face à lui et son aspect peu ragoûtant.
Mais tant que vous refuserez de le regarder en face, vous pouvez être que rien ne va bouger !
Vous n’avez pas besoin d’une énième tactique pour être plus productif. C’est chercher un secret caché là où il n’y en a pas.
Vous avez juste besoin d’apprendre à vous asseoir à votre bureau pour manger votre brocolis. Parce que c’est en le mangeant chaque jour que vos projets vont avancer.
Ce défi quotidien est présent aussi chez les plus grands créateurs.
Je me rappelle très bien de Stephen King racontant dans ses mémoires d’écrivain à quel point son combat le plus difficile de chaque jour était de s’asseoir face à sa machine à écrire quand l’inspiration n’était pas au rendez-vous.
Et bien c’est la même chose pour vous ! C’est votre combat du quotidien.
Plus vous regarderez votre brocoli au quotidien, plus vous serez en mesure de vous confronter aux émotions difficiles qui sortent de vos projets, et plus vous serez à même d’avancer malgrer l’envie de procrastiner.
Oui, vous serez peut-être médiocre dans la réalité.
Mais c’est la seule voie qui existe pour vous permettre d’ouvrir la porte à vos futurs succès. Il n’y a pas de réussite future sans brocolis dévorés.