J'ai une peur bleue de parler en public.
Voilà, c’est dit.
On ne dirait pas comme ça. Je suis même de nature très avenante.
Tu te rappelles quand tu partais en colonie lorsque tu étais enfant ? Il y avait toujours ce petit gars qui venait te voir pour faire copain-copain alors que tu ne connaissais encore personne et que tu mangeais un sandwich dans ton coin.
Et bien c’était moi.
Je n’ai pas cette fameuse barrière que la société construit en nous au fur et à mesure des années, et qui nous amène à avoir une carapace de fer qui nous empêche de nous ouvrir facilement.
Et pourtant… je suis terrifié lorsque je dois prendre la parole devant des gens que je ne connais pas.
Cela surprend beaucoup mes proches. Ils me voient de l’extérieur et peu savent ce qui se passe à l'intérieur de mon cerveau.
Vous avez déjà ressenti cette situation ?
Votre tête bouillonne, vous avez les mains moites. Votre cœur bat la chamade. Mais pas à cause d’un coup de foudre. Vous avez l’impression que vous allez passer à la casserole. Il fait un peu chaud. C’est le moment de passer à l'action, et dans votre tête, c’est comme si toute logique était inondée sous un flot d’incohérences que vous peinez à balbutier.
Si vous êtes comme moi, vous arrivez dans certains cas à vous ressaisir et l’instabilité est passagère. Finalement, vous arrivez à vous en sortir.
Mais dans le pire des cas : un moment désagréable de plus s’ajoute à la liste, surement un traumatisme, que personne ne vous a appris à surmonter pour prendre confiance. Au contraire, vous avez encore moins envie de recommencer.
Ce n’est pas le petit stress utile à la performance. C’est plutôt celui que vous n’arrivez pas à maîtriser. Celui qui fait que, lorsque vous imaginez une prise de parole plusieurs semaines à l’avance dans votre tête, vous sentez déjà votre cœur qui s’emballe.
J'ai rencontré l'un des meilleurs professeurs Indien
Lorsque j’étais en Inde, à Ahmedabad il y a 18 mois, j’ai rencontré l’un des meilleurs professeurs indien de la communication en équipe, Sunil Unny Guptan. Je suivais son cours "Communication Skills for Teams Management and Leadership".
C’est le genre de cours dont on rigole beaucoup en France. Le cours pipeau par excellence. Partiellement car nous sommes des guignols en tant qu’élèves, et partiellement car les professeurs français l’abordent sous un angle qui tend trop souvent à le discréditer.
Et pourtant, ces soft skills vont être de plus en plus importantes dans les années à venir. Vous avez déjà entendu parler des 4Cs ? Jetez un oeil à ce lien. Les compétences pour faire la différence en 2050 pourraient bien être la Communication, l’esprit critique, la créativité, et notre capacité à collaborer.
Cela ne me paraît pas impossible avec l'automatisation de certains métiers. On devrait d’ailleurs se questionner sur ce qu’on apprend à l’école et sur ce qu’on va enseigner à nos enfants. Est-ce qu’on les munit des bonnes armes pour le futur ?
Ce cours en Inde a été génial. Et au détour d’une discussion avec Sunil, je lui ai fait part de mon problème avec la prise de parole en public. Il m’a répondu cela :
Do you think high-performing speakers were born like this ? Top-notch speakers rely only on long-term training to improve their skills
Il m’a conseillé de créer le maximum de petites opportunités pour s’entrainer : dans une salle avec un cercle restreint, devant un petit comité prêt à vous écouter, devant un groupe d’ami bienveillant.
Cela paraît simple, n'est-ce pas ?
Mais quand on y pense, c’est finalement bien éloigné de l’image dressée dans les médias : ils ne montrent que le succès final d'un bon orateur, mais jamais les entraînements et les opportunités qu’il est allé chercher dans sa vie afin d’exercer son art.
J’ai essayé d’appliquer le conseil de Sunil
Pour moi, c'est un message plein d'espoir. Et si vous avez peur de prendre la parole, c’est encourageant pour vous.
C’est pour ça que j’ai décidé de m’y mettre. J'apprends petit à petit chez LiveMentor. J’ai donné des cours en ligne devant 1000 personnes, j’ai tourné mes premières vidéos pour notre chaine Youtube. J’essaie de créer ces petites occasions pour apprendre.
C’est loin d’être parfait. Je regarde le résultat et j'ai l'impression de gesticuler sans arrêt. Mais c’est une vraie occasion de m’exercer. Et petit à petit, je lâche du lest.
J'ai pris la décision de rejoindre un petit groupe mené par Estelle Haas le 22 et 23 février prochain, pour travailler le théâtre et la prise de parole en public pendant un week-end intensif.
J'ai hâte d'y être ! C’est un premier pas.
Le sujet de cet article est simple, tourné vers ma problématique. Mais je sais que je ne suis pas le seul à avoir cette peur. Et j'espère vous avoir motivé à essayer de la dépasser, à fixer vos petits objectifs, et à maîtriser petit à petit cette peur. Envoyez moi un message si vous voulez en discuter.
A très vite pour un prochain article !